Building strategic independence for the European pharmaceutical industry
La pandémie du COVID-19 nous a – plus que jamais – fait comprendre à quel point il est essentiel de garantir que tout le monde puisse accéder à des médicaments et à des vaccins sûrs et sécurisés. Pour l’Europe, les leçons tirées de cette crise nous ont amenés à repenser notre stratégie de préparation, afin de mieux répondre aux futures menaces sanitaires.
Une industrie pharmaceutique forte est une condition préalable à la préparation. Le secteur est une clé de voûte de l’économie européenne et représente le deuxième marché mondial. Cependant, le paysage pharmaceutique a changé rapidement au cours des dernières années. Les entreprises établies ont de plus en plus de fonctions externalisées, concentrant leurs investissements sur un nombre limité de domaines thérapeutiques tout en se désinvestissant des autres. En outre, la crise a exacerbé la dépendance de l’Europe vis-à-vis des pays tiers pour les médicaments critiques et les ingrédients pharmaceutiques actifs (IPA). Nous avons vu comment le coronavirus a affecté la Chine et l’Inde, deux des plus grands exportateurs de produits pharmaceutiques au monde. Cela a entraîné de graves perturbations dans les chaînes d’approvisionnement mondiales des médicaments, des restrictions dans la fabrication, la distribution et le commerce, provoquant des pénuries pour certains produits.
Il est donc essentiel que l’Europe diversifie ses chaînes d’approvisionnement, notamment en renforçant ses capacités de production stratégiques, afin de prévenir de nouveaux risques pour la sécurité sanitaire à l’avenir.
La Commission européenne a déjà commencé à travailler sur une stratégie pharmaceutique plusieurs mois avant le déclenchement de la pandémie.
L’objectif de la stratégie est double: garantir la sécurité d’approvisionnement à travers les chaînes de valeur, tout en renforçant la compétitivité et l’innovation de notre industrie pharmaceutique pour maintenir son leadership mondial.
Dans le cadre de la stratégie, la Commission a engagé un dialogue structuré sur la sécurité de l’approvisionnement en médicaments avec les parties prenantes concernées, notamment l’industrie pharmaceutique, les représentants des centrales d’achat, les professions et institutions de santé, les patients, les États membres et les universités. Ce dialogue vise à mieux identifier et comprendre les dépendances et les vulnérabilités potentielles dans les chaînes d’approvisionnement, afin de construire un approvisionnement en médicaments plus résilient. Il abordera également les obstacles qui empêchent les fabricants européens d’être compétitifs et les besoins d’innovation pour maintenir les capacités de fabrication pharmaceutique sur le sol européen. La Commission s’appuiera sur les recommandations du dialogue structuré – qui devrait être présenté d’ici la mi-2021 – pour proposer des solutions ciblées.
La crise actuelle a également augmenté l’importance de la capacité de fabrication critique, à la vitesse et à l’échelle, pour les vaccins et les produits thérapeutiques. C’est pourquoi, plus tôt cette année, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a demandé au commissaire chargé de l’industrie, Thierry Breton, de mettre en place et de diriger un groupe de travail pour la mise à l’échelle industrielle des vaccins COVID-19. Au cours des dernières semaines, le groupe de travail a travaillé sans relâche pour remédier aux principaux goulots d’étranglement, à la fois en termes de capacité et de problèmes de chaîne d’approvisionnement.
Le groupe de travail a également accueilli le premier événement paneuropéen de mise en relation en ligne, avec plus de 300 entreprises participantes, pour accélérer les capacités de production de vaccins supplémentaires à travers l’Europe.
Notre stratégie, parallèlement aux efforts des États membres et de l’industrie, porte ses fruits: d’ici la mi-juillet, nous serons en mesure de fournir des doses suffisantes pour au moins 70% de la population adulte européenne.
En outre, la Commission a lancé l ‘«incubateur HERA», un programme d’urgence visant à renforcer la préparation et à accroître la capacité de développer des vaccins adaptés aux variantes du COVID-19. Il servira de pilote pour l’Autorité européenne de préparation et de réaction aux urgences sanitaires (HERA).
En parallèle, la Commission a annoncé «EU FAB», pour mettre en place un réseau d’installations toujours plus chaudes avec des capacités de production de vaccins et de médicaments multi-technologies pour les interventions d’urgence. Il deviendra au fil du temps un atout pour le futur HERA.
Enfin, mais surtout, la Commission a également abordé la résilience globale de l’écosystème de la santé. La récente mise à jour de la stratégie industrielle de l’UE fournit une analyse approfondie des dépendances et des capacités de l’écosystème de la santé.
La réponse de l’UE à la pandémie de COVID a mis en évidence que nous pouvons réussir à accélérer l’innovation et la production de manière spectaculaire lorsque cela est nécessaire de toute urgence.
Cela a été le cas pour les vaccins, et la Commission prend maintenant de nouvelles mesures pour le développement et la fabrication de produits thérapeutiques COVID-19 sûrs et efficaces au niveau de l’UE.
Ce sont des domaines dans lesquels l’industrie pharmaceutique de l’UE peut pleinement développer son potentiel et renforcer son autonomie stratégique. Dans le même temps, il est essentiel que l’Europe trouve le juste équilibre entre autonomie et ouverture. Nous avons déjà prouvé que nous étions capables de le faire, car nous fournissons des vaccins essentiels et d’autres fournitures médicales non seulement à l’Europe, mais également au reste du monde.